Les intempéries survenues dans la nuit du 6 au 7 septembre 2024 ont été dévastatrices pour grand nombre de communes en Haute-Pyrénées. Un épisode qui rappelle celui de 2013. Depuis, des aménagements ont été réalisés, permettant une meilleure gestion des cours d’eau en crue, un système qui fait ses preuves.
L’épisode orageux qui a frappé le département des Hautes-Pyrénées le samedi 7 septembre 2024 a engendré de nombreux dégâts en amont des cours d’eau dans des zones de montagne, dans les Pyrénées à Gavarnie ou Aragnouet, en vallée d’Aure. Fort heureusement, par endroits, les intempéries ont été moins violentes, grâce notamment aux aménagements et ouvrages réalisés après la grande crue de juin 2013.
Des aménagements hydrauliques efficaces
En 2013, couches de boue, gravats et importants dégâts avaient dévasté Barèges et les communes environnantes. Deux personnes étaient mortes lors des intempéries. Suite à cet épisode d’orages diluviens, les communautés de communes ont voulu trouver des solutions pour remédier aux intempéries.
À lire aussi : AVANT/APRES. Inondations dans les Pyrénées en 2013 : les surprenantes images de la reconstruction des lieux détruits par la crue
“Il y a eu pas mal de réflexions, un aménagement hydraulique a été décidé. Le but est de délester l’énergie du cours d’eau. Par exemple, lorsque le Gave de Pau se met en charge et lorsqu’il est en train de monter pendant la crue. Une partie des eaux peut passer dans un autre bras et ainsi soulager la rive gauche. Cela permet d’éviter des inondations” explique Michaël Sansas, technicien de rivières. Un système qui a su prouver son efficacité, lors des intempéries de la nuit de vendredi à samedi.
Moins de dégâts pour tous
Franck Pomarez est pisciculteur à Lau-Balagnas dans les Hautes Pyrénées. Lors de la crue de 2013, son élevage de truites avait entièrement disparu, comme avalé par le Gave. “On avait eu une vague de boue qui avait emporté des bâtiments et des bassins. Le poisson s’était levé avait suivi le cours d’eau. Donc, on avait perdu tout le cheptel ce qui n’a pas été le cas ce week-end. Les digues ont tenu.“
La plaine à l’amont d’Argelès-Gazost est restée intacte, préservée grâce à aux ouvrages réalisés pour apaiser le Gave en crue. Certes, les précipitations du week-end dernier restent moins fortes et intenses qu’en 2013. Mais des aménagements dans le lit de la rivière limitent aussi ses débordements. Ainsi, le Gave est à peu près resté dans son lit, en particulier à Lourdes. Et cette fois, aucun dégât dans les hôtels, tout proche du cours d’eau. La grotte de Massabielle et le Sanctuaire, au même niveau que la rivière, restent les points les plus vulnérables.
Des ouvrages payés par les impôts
Les ouvrages de protections sont financés via les impôts des contribuables. Ils sont ensuite perçus par le syndicat Le Pays de Lourdes Vallée des Gaves. “Cette taxe est prélevée par les communautés de communes, elle est reversée à ce syndicat pour justement effectuer ces travaux de GEMA (gestion du milieu aquatique). Nous avons des plans de gestion établis sur 4-5 ans. Et nous avons le volet, P.I (prévention des Inondations) qui est aussi financé par cette taxe Gémapi” explique Christophe Mengelles, 1er adjoint à la mairie d’Argelès-Gazost et Vice-Président du Pays de Lourdes Vallée des Gaves.
Même si domestiquer les cours d’eau reste impossible, les travaux effectués ces dernières années semblent permettre une réelle protection pour les communes alentour.
Poster un Commentaire