8 mai 1945, l’Allemagne a signé sa capitulation, mais quelle drôle de victoire. A jamais la gangrène fasciste aura rongé une partie de l’âme de l’humanité ! Le souvenir des exactions du fascisme restera à jamais gravés dans nos mémoires. Chez nous, en France, en ce 8 mai 1945 le tableau est contrasté, bien sûr, avec l’armistice, nous aimerions fêter le souvenir des résistants, ceux de la première heure et non ceux de la dernière minute ; mais nous ne pouvons pas non plus oublier ceux qui ont collaboré avec l’ennemi et ceux, plus nombreux que les résistants et les collaborateurs réunis, qui sont restés passifs. Aujourd’hui, le tableau n’a pas tellement évolué ; face à une autre forme de guerre, il y a des résistants infatigables, des collaborateurs qui ont pris la forme des profiteurs des crises, pour ne pas dire des faiseurs de crises, et de très nombreuses personnes passives. Devant les défis de notre temps une prise de conscience est nécessaire, il faut se mobiliser pour construire un monde meilleur. Non, nous ne sommes pas juste bon à travailler, vite aller faire nos courses – dans les grandes surfaces de préférences -, et à vite rentrer chez nous pour écouter le disque rayé passant à la télé. Oui nous sommes capables de réfléchir, débattre et, par un travail acharné, construire cet avenir meilleur. Pour s’encourager à aller dans ce sens, à prendre part au combat, il faut se souvenir du CNR, Conseil National de la Résistance qui a su réunir à la même table des Gaullistes au Communistes pour reconstruire la France et proposer un projet d’avenir, qui aujourd’hui, 76 ans après, reste une lumière au bout du tunnel. Parmi les mesures appliquées à la Libération, citons la nationalisation de l’énergie (création d’EDF en 1946), des assurances (AGF en 1945) et des banques (Crédit lyonnais en 1945, Société générale en 1946) et la création du régime général de la Sécurité sociale sous l’impulsion d’Ambroise Croizat. Prenons exemple sur les actions de ces hommes et de ces femmes qui ont su passer outre leurs divergences pour mettre en place ces acquis sociaux et proposer une vision de société capable de déboucher sur « les trente glorieuses ». Nous en sommes capables, il suffit de considérer que notre intérêt n’est pas primordial, que l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants est en jeu, pour que l’effort nécessaire à la construction de ce monde meilleur nous paraisse soudain atteignable. Alors seulement, le souvenir des atrocités de la seconde guerre mondiale, de tous nos morts et de tous nos traumatismes s’associera à celui de l’espoir retrouvé d’une humanité dont le reste de l’âme sera sauvé.
Pascal Penetro – Maire de Fos
Oui, il faudrait que ces idées,valeurs…se propagent!
Si ces idées et valeurs pouvaient se propager…
Très beau discours, plus que jamais d’actualité…